× Lundi - Cinématographie Mardi - Journalisme Mercredi - Descriptions Jeudi - Théâtre Accueil
☰ Menu

description de l'observatoire du lycée

réalisé par Lena Mooser, Lucie Etienne

La bête se tenait tout là-haut, juchée sur le toit, ses griffes de métal agrippées à l’auvent qui surplombait la colline du Belzé et ses occupants, ses ailes immobiles repliées le long de ses flancs. Gargouille discrète, elle n’avait pas bougé de son perchoir depuis sa venue de la vallée mythique du Gottéron, creusée et abreuvée par le cours d’eau homonyme. Sa colonne vertébrale dont la moelle épinière faite de marches s’enfonçait dans la charpente émoussée en colimaçon soutenait en son centre l’estomac béant de la bestiole. Son thorax soutenu par des poutres renfermait, en son sein, une silhouette de femme acéphale, masse difforme et incomplète, dernier vestige du cœur scabreux du monstre. Ses veines, stries noirâtres entravant sa musculature en chêne, ondoyaient le long de la structure. Ensuite suivait sa tête, au plus près du ciel, renversée en arrière, elle scrutait la voute céleste. Le vent venait caresser son épiderme de ferraille disparate, faisant grincer ses articulations enraillées. Parmi ses écailles anthracites étaient lovés ses grands yeux de verres qui fixaient les horizons est et ouest. On racontait qu’ils ne se fermaient jamais et que la nuit venue, ses pupilles se mettaient à briller si fort qu’elles rivalisaient avec les étoiles. À côté de ceux-ci, orientée vers le nord, sa gueule de brique crachait une fumée grise qui se fondait dans la mer de nuages, telle une vieille locomotive usée par les voyages en contrées lointaines.

Ainsi, se dressait le fier observatoire de Saint-Michel, tel un dragon millénaire, tel une bête de métal, garde de fer solennel du collège.

description du jardin du Port

Le Jardin du « Port », petit havre végétal traversé d’un petit chemin propice aux aventures se situait en périphérie du restaurant du même nom, sur les rives de la Sarine. Ici-bas un nombre incalculable de plantes étaient entreposées, rappelant aux naufragés la douceur annonciatrice de la terre ferme.

La décoration de ce jardin était des plus originales : ayant pour thème la pêche et la rivière, on l’avait agrémenté de bateaux, d’ancres ou encore de filets de pêche. L’un des bateaux en question était amarré, voguant sur un océan de fleurs diverses. Il était recouvert d’illustrations de poulpe et d’ancres et sur son pont reposait un parterre de plantes en tout genre. Son mat de bois se dressait vers le firmament, rêvant à d’autres horizons qu’il ne pourrait désormais plus jamais atteindre. Auprès du bateau reposaient quelques récipients de bois ornés eux aussi de verdure.

Ensuite venait un arbuste étrangement planté dans une tasse géante d’un jaune aussi clair que le soleil à son zénith. Derrière la porcelaine démesurée s’étendait un rassemblement de pots rectangulaires débordant de plantes multiples et variées qui rappelaient un banc de coraux. Tous étaient de bois vêtus, mais chacun resplendissait d’une myriade de couleurs singulière : un recouvert d’autocollants par-ci, un autre barbouillé de peinture par-là. Dans leur dos, une complexe maison miniature se dressait. Refuge à hérissons et hôtel de luxe pour les insectes, elle protégeait ces derniers de la bruine de printemps qui dégoulinait le long de son toit pentu. À droite de celle-ci, un container bleu se tenait droit comme un i, blotti contre les arbres bourgeonneux, tel un rudimentaire cottage côtier couronnant son jardin de copeaux. Il possédait également une de ces terrasses confortables composées de planches et d’un avant-toit embelli de lettres bariolées où il fait bon lire un roman par temps chaud. Trois tables improvisées construites de matériaux ayant échappé à la casse se tenaient compagnie devant le belvédère. Et enfin, bras droit du container, un discret poulailler abritait quelques volatiles qui s’essayaient à une petite balade malgré la pluie fraîche. Fait d’un cadre métallique entouré d’un grillage sécurisant et décoré d’une spirale, il gardait fermement ses résidents à plumes.